Les larmes coulent. La pression retombe. Au cours des quatre derniers jours, Michael Nançoz n’a que très peu fermé l’œil. «Je n’ai pas dormi la première ni la dernière nuit. Lors de la deuxième et de la troisième, j’ai fermé les yeux 19 et 20 minutes.» S’il a pu rester éveillé la première nuit, c’est peut-être grâce à une belle rencontre. «Je suis tombé sur un charmant bouquetin. C’est devenu mon copain.» Le Valaisan rigole. Même fatigué, il ne perd pas son humour. Ni sa lucidité. Et cela même s’il avoue avoir souffert sur la fin du parcours.
"J’ai appelé ma sœur puis ma femme pour savoir s’il y avait bel et bien une course, je ne savais pas ce que je faisais là-haut…"
«Sur les hauts de Saint-Gingolph ce jeudi matin, je me suis demandé si j’étais bien sur la Swiss Peaks, si j’étais encore en course. Je ne savais pas ce que je faisais là, il n’y avait personne, juste du brouillard. J’ai d’ailleurs appelé ma sœur puis ma femme pour savoir s’il y avait bel et bien une course, je ne savais pas ce que je faisais là-haut. Malgré ce gros moment de solitude, j’ai vite compris que je devais continuer et rallier l’arrivée», rigole encore celui qui a fini par le faire: terminer cette aventure sportive et humaine hors norme.
Une aventure qui laisse des traces. Et qui demandera une belle période de récupération. «Retrouver les heures de sommeil constituera la première étape. Cela devrait revenir ces prochains jours. Pour les douleurs musculaires par contre, cela peut prendre bien plus de temps.»